Entretien avec Alexandre Athané
Réalisateur de films d’animation, auteur, scénariste, illustrateur, créateur de génériques…
Cofondateur de The Singing Plant Company… par Milvia Pandiani-Lacombe
Alexandre Athané possède un parcours artistique impressionnant qui met en évidence les
multiples facettes de sa créativité qu’il exerce aussi bien à Paris, à Londres et à New York, dans différents domaines : dessin, cinéma, musique…. C’est une personnalité dont le travail a été plusieurs fois récompensé par des prix décernés en France et à l’étranger. Pour l’Alliance Française de Trieste il revient sur son parcours et ses créations. Cet entretien va vous le faire connaître et l’apprécier.
Très tôt le dessin fait partie de votre vie. Qu’est-ce qui vous a donné cette passion ? Avez-vous bénéficié de l’influence de votre contexte familial ?
J’ai grandi au milieu de sculptures : marbre, pierre, bronze…. Mon père était un sculpteur
fantastique. Il était merveilleux, il était très humble. C’était un sage. Son travail – d’une grande pureté, dans la simplicité du trait, dans l’essentiel – m’a toujours impressionné, sans que jamais je ne tente de m’en rapprocher. Bien au contraire, j’ai dessiné sans réfléchir, tout en me découvrant, dans l’abondance, l’artifice… l’opposé total… Ma mère, elle, est peintre, elle a un univers bien à elle, sombre, envoûtant, enfantin. Son père à elle, était marchand de jouets. J’ai grandi avec des parents merveilleux, et passé mon enfance à dessiner partout où je pouvais : sur les nappes de restaurant, dans mes cahiers de lycée, mes carnets, même sur des murs… tout en rêvant de cinéma.
Pourquoi ce départ à New York à vos 18 ans ? Qu’avez-vous appris professionnellement de votre séjour là-bas ? Y avez-vous fait une rencontre déterminante pour votre futur ?
Les films de mon enfance me faisaient rêver de New York : Ghostbusters, Gremlins, E.T., La Petite Boutique des Horreurs… ces films faisaient référence, d’une manière ou d’une autre, à New York City, une ville qui pour moi, était un rêve. Il me fallait absolument obtenir mon bac pour enfin partir à New York. Je n’ai pas attendu une minute, je suis parti à l’aventure, mon portfolio de dessins sous le bras, et mes “rollers aux pieds”. Je ne voulais pas forcément devenir illustrateur, mais montrer mes dessins était une façon de présenter quelque chose d’immédiat, de prouver que je pouvais faire des choses. Très vite, sur place, j’ai travaillé comme illustrateur pour des magazines. J’étais aussi, le matin, assistant personnel de la grande photographe Martine Barrat. Je commençais à 6h, puis m’endormais au milieu de la nuit suivante. Je cumulais les projets, les rencontres, c’était une époque où tout rebondissait, la ville était très énergisante pour un jeune homme de 18 ans plein de rêves en tête. J’ai adoré y vivre, y démarcher, sur mes rollers. New York était pour moi un monstre gigantesque qu’il fallait dompter. Tour à tour, un allié, et parfois une
bête sauvage. New York à cette époque, était un vrai personnage, vivant, plein de promesses et d’opportunités. Je me suis retrouvé sur d’énormes projets, on m’a laissé ma chance. J’ai pu, en tant qu’illustrateur, travailler avec Gus Van Sant, Jennifer Tilly, Joan Rivers… mais surtout, travailler sur le film Amistad et rencontrer son réalisateur, mon idole, Steven Spielberg. C’est lui qui m’a réellement fait comprendre que tout était possible, quand il m’a encouragé avec mes personnages de Zoe Melody, et invité par la suite pour un séjour à Los Angeles. Et puis il y a eu le 11 septembre…
Montage photos des magazines pour lesquels Alexandre Athané a travaillé ©️The Singing Plant Company
Qu’est-ce qui vous décide de passer de l’image fixe, à l’image animée avec en 2006 votre premier court métrage « Zoe Melody » ? Comment avez-vous procédé pour sa réalisation ?
J’ai toujours été un spectateur. Le cinéma est ma passion. Je me souviens découvrir les films d’animation de Youri Norstein, ou encore Le Roi et l’oiseau de Paul Grimault, au cinéma, enfant, et ne m’en être jamais remis. J’ai fait de la musique, du chant, pendant 8 années (de 8 ans à 16 ans) professionnellement, dans une école à mi-temps, et nous avons parcouru le monde lors de tournées assez épatantes. Cependant, je ressentais que je n’étais pas « fait » pour cela. Tout mon temps libre, je le passais à dessiner sur mes partitions, tout en rêvant de cinéma. Lorsque ma voix a mué, j’ai rejoint pour trois ans, le circuit normal des études, jusqu’à mon bac, et je continuais mes dessins, en inventant mes personnages fétiches de Zoe Melody, vivant leurs aventures dans mes cahiers, sous forme de « strips » (bandes dessinées). Quand enfin je suis parti vivre aux USA et suis devenu illustrateur pour la presse, je me suis peu à peu rapproché de mon amour premier, le cinéma, en illustrant pour les départements artistiques de gros films américains…
C’est donc véritablement ma rencontre avec Steven Spielberg et ses encouragements à voir mes personnages s’animer, qui m’ont poussé à faire le pas de l’image fixe, vers l’image animée. Je trépignais déjà de faire mes films, de voir mes dessins prendre vie, mais je n’avais jamais appris à animer. Il suffisait de faire deux dessins plutôt que de n’en faire qu’un, et hop, les dessins s’animent : le principe du « flip book », tout simplement. Les encouragements d’une idole… de la patience… de la curiosité, associés à la rigueur acquise lors de mes années de musique et plus rien ne pouvait m’arrêter. Il ne tenait qu’à moi de… Je me suis dit, « je vais dessiner tous les jours, TOUS LES JOURS, jusqu’à ce que je termine mon film ». Et je n’ai pas arrêté, sur une table lumineuse, pendant… plusieurs années. Ainsi, j’ai cumulé près de 10.000 dessins. Le plus dur était fait. Entretemps, la vie avait été très triste : j’avais dû quitter les USA, et ma vie à New York, en catastrophe, dans le contexte du 11 Septembre. A Paris, la productrice Isabelle Madeleine (Dharamsala), m’a finalement accompagné, avec Canal+, pour terminer Zoe Melody, en 35mm, comme j’en avais rêvé, avec une partition originale signée Marco Prince, le leader du groupe FFF. Quoi de mieux que de faire des films, pour allier musique et cinéma. Tout faisait sens.
Affiche du film Zoe Melody – ©️The Singing Plant Company
Personnage de Zoe Melody- ©️Josselin Delphin
Vos créations pour le cinéma sont nombreuses et diversifiées : affiches, effets visuels, clips, habillages, génériques de films… Quels sont les critères qui déterminent vos choix parmi les projets qui vous sont soumis ?
Au-delà des projets eux-mêmes, ce sont des rencontres. Par exemple, je viens de créer les
génériques et l’habillage, de Zinder, un documentaire pour ARTE, réalisé par Aicha Macky et produit par Clara Vuillermoz. La réalisatrice et la productrice m’ont contacté après avoir vu, sur Netflix, en Australie, Mignonnes le film de Maïmouna Doucouré, pour qui j’ai aussi eu le plaisir de créer les génériques. J’ai apprécié leur démarche, et la façon dont elles m’ont contacté. Notre collaboration s’est faite simplement. Dans cet élan, elles m’ont ensuite proposé de réaliser l’affiche du film. Je suis content de pouvoir continuer notre collaboration. De la même manière, je termine actuellement les génériques du film Les Fantasmes, de David et Stéphane Foenkinos. J’ai déjà travaillé pour eux, sur La Délicatesse, et Jalouse, en réalisant génériques, vfx et affiche. Ils sont de fidèles partenaires. Je dirai toujours OUI aux frères Foenkinos. J’ai travaillé sur à peu près tous les projets de Stéphane : retouches numériques, création de génériques, réalisation de making of, et même en réalisant les bandes annonces de la manifestation le « Jour le plus court » pour le CNC (que vous connaissez bien, Milvia :), d’après son scénario. Nous avons aussi un projet de coécriture d’un long-métrage, pour lequel j’ai déjà fait un grand nombre de croquis. Ce ne sont que quelques exemples, et travailler dans « la bonne humeur », la confiance, l’échange et le dialogue est définitivement ma priorité. Cela n’enlève rien au sérieux, car chaque projet est exigeant. Il ne faut cependant jamais oublier de passer un bon moment, même face à ce qui reste toujours un challenge, que d’accepter de s’impliquer dans un projet.
Montage affiches de films sur lesquels Alexandre Athané à travaillé – ©️The Singing Plant Company
Création du générique pour le film Mignonnes de Maïmouna Doucouré – ©️Josselin Delphin
En 2015 vous réalisez « L’espace d’un instant », film d’animation qui a reçu de nombreuses récompenses, avec la collaboration de Vincent Cappello, de Pierre Richard et du compositeur Alex Beaupain. Pourquoi ce film ? Et comment s’est passé votre collaboration avec ces artistes ?
Ce film est très personnel. Je l’ai fait pour mon père, en 2015. Je l’ai fait car j’avais si peur de la mort de mon propre père. Quand je pensais à sa disparition, je me sentais tomber dans le vide à l’infini. Alors j’ai fait ce film pour lui, pour lui dire à quel point j’avais peur du moment où il allait mourir. J’ai pu exprimer cette peur, celle de ce moment précis, en fabriquant L’espace d’un instant. J’ai pu aussi lui montrer le film. C’est d’ailleurs mon père, que j’ai dessiné dans le film, il en est le héros. On le reconnait très bien. Quand Vincent Cappello, le scénariste, m’a fait lire ce premier scénario qu’il avait écrit (un film de fiction, à l’origine), j’ai tout de suite vu ce que je pouvais faire de l’histoire, en n’en faisant un film d’animation, en y mettant mes peurs, et mes rêves aussi. Je me suis totalement approprié le scénario, et l’ai transformé à travers mes dessins, avec ma sensibilité. J’ai passé deux ans à mettre tout mon coeur dans la réalisation de ce film, en dessinant tout à la main, image par image, en peignant les décors, en m’y plongeant. J’ai même pleuré, par moment, tellement j’étais touché par ce que je voulais dire à travers ce film.
Il était très important de donner une voix au personnage du grand-père, et ma rencontre avec Pierre Richard fut une grande chance, et une grande leçon. J’avais, bêtement, dans la tête, l’idée d’une voix de « grand-père de contes de fées ». Et puis quand Pierre Richard est arrivé pour incarner le personnage et lui donner une voix, il a apporté un ton ludique et un dynamisme au personnage, que je n’avais pas imaginé. Nous avons procédé de la même manière que pour un doublage, en studio. Pierre Richard a posé sa voix en se calant sur le film terminé, il a donc « joué » avec l’image, avec mes dessins, avec mon animation, qui défilait sous ses yeux. Il a peut-être vu des choses que je n’avais pas vues moi-même, en les dessinant. Il était sans doute amusé et attendri par ce grand-père de dessin animé. Il lui a donné vie ! Cela a été assez rapide, en deux trois heures… et très agréable. Je n’avais pas grand-chose à redire, peut-être deux trois directions à accentuer, car ses propositions me plaisaient beaucoup.
Avec Alex Beaupain, ce fut rapide et efficace aussi. Je lui ai montré, l’année d’avant, une maquette du film sur laquelle il n’y avait que les décors, et des personnages au trait, sans couleurs, sans expressions. Il a accepté de créer la musique originale. Cela m’a donné des ailes pour m’atteler à toute l’animation des personnages… Un an plus tard, j’ai envoyé à Alex le film terminé, puis il m’a fait écouter une maquette de musique à l’image. Mis à part un thème que je lui ai demandé d’enlever, le reste fut à la fois une surprise et un cadeau, (comme la voix ludique et amusée de Pierre Richard). Alex et ses musiciens ont enregistré la musique en une journée, dans un petit studio du Kremlin-Bicêtre, et j’ai assisté, silencieusement, à cette session de travail assez magique, en en filmant un petit making of. Je suis intervenu une ou deux fois pour de petits ajustements, mais en bref, comme avec Pierre Richard, j’ai aimé voir ces artistes s’approprier leur rôle, et donner une dimension supplémentaire à mon film. Il suffisait de quelques mots pour faire passer mes intentions, et de les laisser s’épanouir, avec la matière que je leur ai donnée.
Pierre Richard et Alexandre Athané- séance d’enregistrement des voix pour le film L’Espace d’un instant en mai 2015 – ©️The Singing Plant Company
Film d’animation L’espace d’un instant ©️The Singing Plant Company
Que représente pour vous la création en 2017 de votre « Maison » : The Singing Plant Company ?
La création de The Singing Plant Company est une étape importante dans l’évolution de mon travail. Comme vous l’avez dit, celui-ci est assez varié, allant du dessin, petit ou grand, fixe ou animé, personnel, ou sur mesure, à la création de génériques, de clips, sans oublier mes propres réalisations, mes propres films. C’est aussi une façon de grandir, de devenir plus responsable dans la conception et la propriété de mes projets, de poser un peu plus ma patte sur mes productions, de gagner en indépendance. Je suis ainsi devenu coproducteur de mon film L’espace d’un instant, et je coproduis actuellement mon prochain film d’animation, Jus d’orange, avec Nolita Cinema et Folimage. The Singing Plant Company tout en grandissant à son propre rythme, est une « maison » accueillante, pleine de possibilités, de projets en cours, qui vise à faire éclore et exister mes idées. Il était temps de rassembler les différentes facettes de mon travail sous un même toit, sous l’enseigne de The Singing Plant Company.
Patchwork du travail de design/déco réalisé par Alexandre Athané © The Singing Plant Company
Parlez-nous de l’éventail unique que vous avez réalisé au profit de la Fondation des Artistes, et qui a été exposé en 2020 à la Joyce Gallery à Paris. Pouvez-vous nous détailler les étapes de sa réalisation ?
Cette collaboration avec le designer José Levy et la maison d’éventails Duvelleroy, fait partie de ces projets uniques et assez fous, et me rappelle certaines collaborations d’antan, dont celles pour Monsieur Alexandre de Paris, le célèbre coiffeur Parisien (la coiffure d’Elizabeth Taylor dans Cléopâtre, c’était lui !). Il me commandait des illustrations grandioses, pour des événements uniques, dans des cadres faits sur mesures, pour des clientes extravagantes… Pour Duvelleroy, en tant qu’artiste invité par José Lévy, il s’agissait pour moi de créer un éventail unique qui serait vendu aux enchères par The Invisible Collection en Angleterre, et dont une partie des bénéfices de la vente irait à la Fondation des Artistes. J’eu alors carte blanche pour « customiser » mon éventail, avec 5 encres fournies par Duvelleroy, auxquelles j’ajoutais quelques-uns des mes matériaux favoris : bombes de peintures, markers et paillettes. Je me suis retrouvé face à ce bel éventail blanc très précieux en exemplaire unique. J’avais le trac car je n’avais qu’un seul essai pour le réussir ! Alors je me suis lancé : l’occasion, à travers mon éventail nommé « Disco Fan »
joyeux et coloré, fait en plein milieu de la pandémie, de rendre hommage à la musique disco, pop, dance, au roller skate dans les rues de New York, à la joie, à la danse, et à la vie. L’exposition à la Joyce Gallery, initialement prévue pour accueillir un public a finalement eu lieu en ligne, (tout comme la vente aux enchères) et mon éventail fut exposé dans les vitrines du Palais royal, à Paris, où se trouve la galerie, mais qui, elle, resta fermée…
Le « Disco Fan » a été acquis par une collectionneuse d’art restée « top secrète ». Cela me réjouit ! J’aime ces projets inattendus qui ne peuvent exister que grâce à « la folie » et à la confiance de certains créateurs, tels José Lévy ou Monsieur Alexandre de Paris.
Eventail unique créé par Alexandre Athané pour Duvelleroy en tant qu’artiste invité par José Levy. ©️Josselin Delphin
Quels sont les projets en cours qui mobilisent votre sens créatif ?
Mis à part les génériques et affiches pour les longs-métrages en cours dont je vous ai parlé, (dont ceux pour le prochain film de Nabil Ayouch), je travaille à la réalisation de mon film d’animation, Jus d’orange, produit par Nolita Cinema, et co-écrit avec Chloé Célérien, une jeune auteure talentueuse. J’ai passé l’été 2020 et quelques jours en décembre, à peindre les nombreux décors du film. Pour cette étape du travail, je me suis totalement isolé pour ne faire que cela et me plonger, littéralement, dans les décors. Il s’agit de créer un univers unique à partir de ma seule imagination, un univers jamais vu, et pour cela, pas d’autre moyen que de s’y installer, et d’y habiter. Dans ma tête, la carte géographique du paysage est claire : je sais ce qui se trouve au nord, au sud, à l’est à l’ouest de ce paysage, je sais à quoi il ressemble vu du ciel, dans le moindre détail, même si tout ne sera pas montré ainsi dans le film. Les décors sont le berceau du film, et de son histoire, berceau dans lequel évoluent les personnages. Tout l’univers du film se grave lors de cette étape. Impossible de ne pas s’y plonger à 300%. Plusieurs semaines (mois) de travail sont nécessaires pour faire exister ce monde. Inutile de dire que c’est un vrai plaisir de le rendre réel, c’est un moment où je me sens vraiment vivant, en pleine possession de mon art, et où le temps me paraît être utilisé à bon escient. C’est aussi un soulagement pour moi car ce monde existait dans ma tête depuis deux ans déjà, lorsque nous avons écrit le scénario avec Chloé. La prochaine
étape sera celle de l’animation des personnages avec Folimage. Encore de belles étapes à venir qui gardent mon sens créatif en action. Et puis il y a d’autres projets en cours, dont celui de la chanteuse Al.Hy avec qui je suis humainement et artistiquement très lié, et avec qui nous travaillons dans une sorte de « transe créative »…
Pour conclure cet entretien et dans ce contexte particulier de pandémie, avez-vous un message, un souhait à formuler ?
Mon père adoré est décédé à Noël. Cette étrange année 2020 ne pouvait pas se terminer pour moi de plus triste manière. Mais j’ai fait de ce départ, un moment presque merveilleux : après tout, Jupiter et Saturne s’alignaient alors dans le ciel, événement si rare qu’il ne pouvait qu’être un moment propice au départ d’un être si unique. La Mort, d’une certaine manière, n’aura jamais été aussi belle qu’en emportant mon père à ce moment si singulier. C’est la vie, finalement, qui est cruelle. Celle avec laquelle il faut négocier au quotidien…
Sans être pessimiste, bien au contraire, j’ai choisi, devant tant d’épreuves en 2020, dans un tel contexte, de rester enthousiaste, de continuer à travailler, et à croire que tout est possible, que les échanges doivent continuer d’exister. Il me paraît indispensable de dédramatiser, et nécessaire de redéfinir mes priorités. Il n’y a rien de plus important que de vivre heureux et bien entouré. Aussi « cliché » que cela puisse paraître, il n’y a pas d’autre solution que d’aller de l’avant, n’est-ce pas ?! Un jour ou l’autre, c’est moi qui partirai, mais avant, j’ai encore beaucoup de dessins à faire, beaucoup de films à réaliser, et même dans la tristesse, je préfère être dans l’action.
A. Athané : transmission de son métier d’illustrateur au jeune public, lors de son Atelier Cinéma d’animation au Festival de Saint Jean De Luz. ©️Thibaut Perrier