Coup de cœur par Milvia Pandiani-Lacombe, conseillère culturelle de l’Alliance Française de Trieste.
Pour le livre Exister de Jocelyne Cita aux éditions Lys Bleu.
Exister est son premier roman, publié en 2023, et dans lequel Jocelyne Cita se raconte, elle lève le voile sur des zones d’ombres qui ont marqué son enfance, et elle se libère du poids des non-dits pour partager son expérience avec les autres familles.
L’auteure Jocelyne Cita, titulaire d’un DEA de langues : Chinois et anglais phonétique à l’Université Paris VII, se destinait au journalisme. Toutefois sa passion pour le cinéma l’amènera à débuter dans ce domaine tout d’abord comme monteuse de films, métier qu’elle exercera pendant plus de
quinze ans, et qui lui fera rencontrer des personnalités importantes du monde du cinéma français et international. Puis elle rejoindra le Centre national de la cinématographie et de l’image animée où elle restera jusqu’au moment de son départ de Paris vers sa nouvelle vie d’auteure, dans la jolie ville de Mirepoix en Ariège.
Exister est son premier roman, publié en 2023, et dans lequel Jocelyne Cita se raconte, elle lève le voile sur des zones d’ombres qui ont marqué son enfance, et elle se libère du poids des non-dits pour partager son expérience avec les autres familles.
Dans la première partie de son livre Jocelyne Cita nous fait le récit de son enfance, des relations difficiles avec sa mère biologique, du manque d’amour ressenti, de la vie avec sa fratrie nombreuse dans un petit appartement à Paris, et de son adaptation nécessaire pour se préserver.
La deuxième partie est fictionnelle. L’auteure nous raconte l’enfance dont elle a rêvé au travers de personnages principaux, dont le sien, qui sont tous des enfants. Elle nous amène dans leur univers quotidien, à l’école, en vacances, nous raconte leur camaraderie, les liens qui les unissent, leurs
centres d’intérêts, les relations avec leurs familles…
On se laisse emporter par ce récit extrêmement émouvant car les descriptions, les situations, les dialogues, font échos à notre propre enfance, à nos souhaits, nos désirs, mais aussi à nos contrariétés, aux désillusions ressenties dans cette période si décisive de notre vie, et qui avec
notre regard d’enfant sont souvent amplifiées.
Qu’est-ce qui vous a décidé à raconter cette histoire maintenant, après toutes ces années ?
Y-a-t-il eu un phénomène déclencheur qui vous a fait lever le voile sur votre vécu dans votre enfance ?
Effectivement, il y a eu un phénomène déclencheur. Car, je ne pensais pas du tout à écrire ce livre. Un matin, j’écoutais une émission radiophonique, il s’agissait de Annie Ernaux (Prix Nobel de littérature 2022) qui s’exprimait sur l’ensemble de ses écrits. Je l’avais lue quand j’étais étudiante,
et de l’entendre parler d’elle m’a donné envie de la redécouvrir. Je suis allée acheter tous les livres qui étaient à la disposition de ma librairie (sept) et les ai lus sans m’arrêter. Je me suis dit que si cette auteure avait pu et su se dévoiler de cette manière, je pouvais aussi me mettre à nu.
L’envie d’écrire le livre est née tout simplement. D’avoir pris cette décision a immédiatement libéré des images et des sensations oubliées, qui ont rejailli sans aucun effort. Tout dormait au fond de mon cerveau.
La construction de votre récit en deux parties, l’une autobiographique et l’autre fictionnelle est originale et retient notre attention de lecteur. Était-ce important pour vous de raconter ces deux histoires de vie ?
Oui, cela a été très important de raconter ces deux histoires de vie, car lorsque âgée de 11 ou 12 ans, j’ai eu en mains mon extrait d’acte de naissance j’ai vu qu’en réponse à l’identité de mon père
biologique, avait été tracée une diagonale qui traversait la page. J’avais pensé que je n’étais qu’une moitié de moi-même. Ma mère n’ayant pas souhaité (jamais) nous informer ma sœur aînée et moi sur l’identité de notre père, je suis restée avec cette sensation de vide très
longtemps. Donc, en écrivant instinctivement, j’ai représenté dans le texte ce que j’étais : une personne coupée en deux. L’important était aussi de faire de la partie fiction, un moment plus heureux.
Les descriptions des personnages des enfants de votre roman, leurs dialogues, leurs relations avec leurs amis, familles sont extrêmement justes. Comment avez-vous procédé dans votre écriture, avez-vous eu des modèles ?
J’avoue adorer les enfants. Je suis mère de deux enfants et je me suis énormément occupée d’eux
quand ils étaient à la crèche et dans les écoles maternelles et primaires. Pour mon livre, je n’avais qu’à me souvenir de ces moments-là. J’avais tellement été heureuse de les vivre avec eux et leurs petits amis que cela a été naturel. Ils ont été mes modèles.
Comment ont réagi vos deux enfants qui sont des adultes, à la lecture de « Exister » ? Était-ce une façon de leur dire votre amour pour eux ?
Mes enfants ont aimé le livre. Mon fils qui n’est pas un « grand » lecteur m’a fait l’honneur de le lire et ce, jusqu’à la dernière page. Ils ont souffert de ce que j’avais vécu dans ma petite enfance.
Je ne pense pas que ce livre ait servi de relai pour leur exprimer mon amour car, ils savent que je les aime avec ou sans le livre, mais ce qui est vrai c’est que je leur témoigne car ce qui m’a beaucoup manqué dans mes relations avec ma mère, c’est son incapacité à me montrer son affection. Même plus tard à l’âge adulte ma mère n’a jamais su me délivrer un vrai baiser.
Vous êtes sollicitée pour faire la promotion de votre ouvrage dans différents salons du livre, comment vivez-vous cette rencontre avec vos lecteurs ? Et quel sera le prochain salon ?
Parcourir les salons du livre est une belle aventure. Puisqu’elle me permet de faire découvrir le livre. Mais, cette aventure est épuisante au niveau physique car, il m’arrive de traverser la France ou de partir à l’étranger. Cependant, ce qui me fait beaucoup de bien ce sont les rencontres et les
échanges avec les autres auteur(e)s, ainsi qu’avec le public, quand après avoir lu la 4ème de couverture, il se sent interpellé par le thème et achète le livre sur ces quelques phrases.
Le prochain salon du livre sera le 28 avril à Homécourt (près de Metz), le 1er Juin à Paris, une vente dédicacée dans la librairie Le livre Libre (librairie du Lys Bleu Éditions) ; le 6 juillet un salon du livre à St-Honoré-Les-Bains ; les 28 et 29 septembre au Festival littéraire « Villeneuve se livre » à Villeneuve sur Lot ; un salon du livre les 2 et 3 novembre au salon du livre et des arts de La Ciotat, et pour terminer une vente dédicacée le 30 novembre à la librairie Lo Païs à Draguignan.
Pour des raisons personnelles, j’ai annulé quelques dates.
Avez-vous un autre projet de livre en cours ?
Je viens de signer avec les Éditions Maïa, (Paris) un roman qui est une fiction et qui a pour titre : Catherine et sa tribu. Il est présenté sur les réseaux sociaux en prévente : https://www.simplycrowd.com/produit/catherine-et-sa-tribu/ car tel est le fonctionnement de cette maison d’éditions. Il s’agit d’un conte contemporain qui traite de l’amour et de ses effets mais pas seulement.