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Caroline Faindt est une artiste peintre dont les œuvres sont exposées en France et dans plusieurs pays francophones. Selon le peintre Eugène Delacroix « Le premier mérite d’un tableau c’est d’être une fête pour l’œil », et c’est ce que l’on ressent avec les toiles aux couleurs vives de Caroline Faindt, et aux titres évocateurs : Hommage au soleil, Les gens heureux, Ode à la vie, Potion magique… toiles qui nous touchent et nous questionnent. Ce qui la motive c’est de partager son art avec tout un chacun. Pour cela, elle propose des initiatives originales et elle établit des collaborations. Caroline Faindt nous fait le plaisir de cet entretien pour l’Alliance Française de Trieste pour nous parler de son travail, de son processus de création, et de son actualité.

Comment a débuté votre parcours artistique ?

La peinture est arrivée tardivement dans ma vie. Depuis toute petite, j’avais envie de m’exprimer artistiquement, c’était en moi. J’adorais inventer des personnages donc j’ai fait de la comédie, j‘adorais chanter, j’ai fait du chant, j’ai dessiné et peint à l’école.  

À l’âge de 23 ans, je suis allée dans un salon d’art contemporain à Strasbourg, car je vivais en Alsace à l’époque, où j’ai découvert le travail d’une artiste peintre et cela a été un choc pour moi.

Je n’imaginais pas que l’on puisse ressentir autant d’émotion devant une œuvre.

Petite j’ai vécu en province, mon père était musicien, on lisait, on écoutait de la musique, mais on n’allait pas voir des expositions de peinture. Mes premiers souvenirs artistiques sont les toiles de Monet que j’avais adorées.

Et là, devant le travail de cette artiste il s’est passé quelque chose de bouleversant. J’ai éprouvé un choc devant un tableau abstrait réalisé avec une maîtrise parfaite de la couleur.

En sortant je confie à une amie : j’ai envie de peindre, je sens que j’ai quelque chose à exprimer. Elle me dit : je viens te chercher demain et l’on va acheter du matériel de peinture. Dans le magasin, novice, je ne savais pas quoi acheter et le vendeur m’a gentiment conseillée.

Rentrée chez moi j’ai commencé à peindre une toile, et cela m’a fait un bien fou. Je l’ai appelée « L’entrée des artistes ». J’ai été surprise du résultat que j’ai partagé avec mes parents, très émus en la voyant. J’avais trouvé le moyen de m’exprimer artistiquement. Très vite il y a eu un intérêt pour mes toiles en dehors du cercle familial. C’était l’équation parfaite : cela me faisait plaisir, et cela plaisait aux autres.

Et j’éprouve toujours ce même plaisir de la découverte.

Quel est votre processus créatif, quelles sont vos sources d’inspiration ?

J’ai une vraie discipline de création. J’en ai fait mon métier et cela nécessite une certaine rigueur. J’établis un planning à peu près une quinzaine de jours à l’avance, et je sais que ces journées-là seront consacrées essentiellement à la création et la peinture. 

La création n’est pas quelque chose de facile, et l’on affine sa technique en pratiquant.

L’inspiration pour moi est partout car ce qui m’inspire c’est la couleur, c’est mon moteur.

Cela peut-être un paysage, un tissu, un dessin, un décor de théâtre, un éclairage…

Je peins avant tout de l’abstrait. Je fais aussi parfois du figuratif (un visage, un paysage…) que je ne montre pas. Dans ma création je reste libre, je ne m’impose rien.

Je peins à la maison quand il s’agit de petites pièces et dans un atelier collectif qui est assez proche de mon domicile. C’est intéressant car l’on peut échanger avec les autres artistes.

Avez-vous un support privilégié pour vos créations ? Et comment utilisez-vous la matière dans vos œuvres ?

Mon support de prédilection c’est la toile carrée, plutôt de grand format, mais cela part aussi d’envies. J’expérimente.

À un moment donné, j’ai eu très envie de travailler sur du volume. C’était évident que cela devait être quelque chose de rond. Je me suis remémorée la mappemonde que j’avais petite, et j’ai cherché des globes que j’ai finalement décidé de fabriquer. Ils sont en plâtre. Ce sont des pièces pleines et lourdes de 3 à 8 kilos, pour « supporter le poids du monde ».

Et puis il y a eu les gants, toujours pour travailler sur le volume mais aussi pour transformer l’objet, le détourner de sa fonction, et lui faire distribuer « des coups d’amour ».

Tout au début quand j’ai commencé à peindre j’ai eu envie de matière, c’était une envie instinctive. Je prenais ce que je trouvais dans mes placards. Ensuite j’ai affiné ma technique avec du sable, des terres, et des mélanges secrets…

Y-a-t-il des peintres qui vous ont inspirée ?

Il y a Monet que j’ai déjà cité, mon peintre préféré de toute la période impressionniste ; j’aime aussi Picasso pour la liberté qu’il a eu dans sa créativité, il a peint sur tous les supports, expérimenté toutes les matières, les techniques… Il y aussi le peintre viennois Gustav Klimt qui m’a fait découvrir l’utilisation de la peinture dorée.

Parlez-nous de vos initiatives et des collaborations mises en place pour partager votre travail avec le plus grand nombre.

Peindre ne suffit pas, ma peinture n’a de sens que si elle est partagée. C’est l‘histoire du don, un tableau ne vit qu’à travers celui qui le regarde. Peindre, c’est aussi pour moi l’occasion de m’exprimer sur des supports différents. Je rêve de colorer le monde.

Ces collaborations sont aussi des histoires de rencontres comme celle avec la Directrice de la communication de la célèbre marque Rougier & Plé, qui m’avait demandé de leur créer une Boîte à Couleurs personnalisée.

La boîte à couleurs est un projet créatif et participatif que j’ai créé pour rendre l’art accessible au plus grand nombre. C’est une grande « boîte » fabriquée avec mes toiles et dans laquelle les gens viennent prendre la pose. J’immortalise le moment en photo et ai déjà réalisé près de 1000 clichés.

La boîte à couleurs

J’ai également collaboré avec les maillots de bains Poolday, j’ai dessiné des étoles pour Sasha Berry. Une collaboration importante cette année est celle effectuée à l’occasion des 170 ans de la marque Rougier & Plé pour laquelle j’ai illustré une série de carnets.

Les JO 2024 à Paris ont été une pleine réussite, racontez-nous votre collaboration avec certains de nos champions dans le cadre de la manifestation « Les Étoiles du sport ».

Cette collaboration a été à l’initiative de Benoît Eycken, Président de l’association Le Sport a du cœur, qui a notamment pour but de « soutenir des athlètes de haut niveau plongés dans l’obscurité, mais également celles et ceux qui dans notre société traversent un moment de difficulté en vivant dans la précarité ». Il est également le cofondateur depuis 2002, avec Sébastien Foucras, Vice-champion olympique de saut à ski acrobatique, des Étoiles du sport, manifestation destinée à transmettre les connaissances et le partage d’expérience entre un champion et un espoir dans sa discipline. Les Étoiles du Sport se tiennent deux fois par an à la montagne (en Auvergne et à Tignes l’hiver). C’est une démarche dont la dimension humaine me touche.

C’est pourquoi, pour les 20 ans des Étoiles du sport en 2022, j’ai mis en place une toile collaborative où des grands champions comme Florent Manaudou (quadruple champion olympique et porte-drapeau aux JO 2024), Martin Fourcade, Alain Boghossian, mais aussi le Prince Albert de Monaco et tant d’autres, sont venus apporter leur touche créative pour en faire une œuvre collective que j’ai appelée « Cœur à corps », qui a ensuite été vendue aux enchères pour la somme de 26 000€, au profit de l’association pour aider les athlètes.

Vous avez posté très récemment sur les réseaux sociaux votre travail réalisé autour du thème de l‘arbre ; est-ce important pour vous d’explorer de nouveaux thèmes, de laisser libre cours à votre créativité sans objectifs précis ?

J’avais effectivement depuis longtemps l’envie d’explorer le thème de l’arbre symbole de vie, de paix… En rentrant de vacances cet été, je me suis mise à les peindre sans avoir d’idées particulières pour les couleurs.

Bien sûr pour peindre il faut être au courant des techniques, des matières, des peintures, mais pour moi il est essentiel de lâcher-prise pour créer.

Avoir une idée des couleurs qui constituent la colonne vertébrale de mon travail, d’harmonie, et la toile se construit au fur et à mesure.

Vous avez une façon très personnelle et symbolique de signer vos toiles, en quoi cela consiste ?

J’ai effectivement une signature cachée, qui est une véritable petite clé en métal que je dissimule dans chaque oeuvre. Pour moi il y a une vie avant et après la peinture qui m’a permis de me révéler artistiquement ; j’ai trouvé ma voie, et la clé en est le symbole. Elle exprime aussi le message suivant : « avec cette clé je vous ouvre mon univers ». Et puis, en cherchant la clé, on regarde mes tableaux d’une autre façon, dans les détails.

Quels sont vos projets pour cette rentrée ?

Pour cette rentrée et le début de l’année 2025, j’ai de nombreux projets de partenariats et d’expositions dont certaines sont en cours de signature (Exposition à Paris fin 2024, à Saint Saturnin en 2025…). Et bien sûr, je vais continuer à explorer de nouveaux thèmes, de nouveaux supports pour raconter de nouvelles histoires en couleur et les partager.

Une galerie d’œuvres de Caroline Faindt :

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